Les dimensions spatiales de la santé sont abordées par de multiples communautés qui s’appuient sur des concepts et des méthodes spécifiques. L’information géographique pour la santé n’est cependant l’apanage d’aucune communauté scientifique spécifique mais représente une préoccupation importante et commune des géographes, géomaticiens, épidémiologistes, écologues et sociologues. Ces sciences l’abordent chacune avec des outils de plus en plus performants, et d’ailleurs souvent partagés, mais selon des questionnements spécifiques. Des regards biaisés sur les disciplines partenaires et sur leur apport potentiel naissent cependant de l’ignorance des fondements et des objectifs des disciplines. Ainsi les géographes, géomaticiens sont souvent sollicités pour leur capacité à réaliser des cartes alors même que ces réalisations cartographiques ne représentent qu’une étape de leur travail visant à comprendre l’organisation des espaces, les hétérogénéités voire les inégalités socio-spatiales associées. Les épidémiologistes sont souvent réduits à leur habilité à manipuler et développer l’outil statistique. Or l’interaction nécessaire à la construction d’une approche scientifique interdisciplinaire et propice à la compréhension de systèmes spatiaux de la santé suppose une bonne connaissance des attendus, des compétences et des objectifs des partenaires pour une meilleure interaction et une plus-value en termes de résultats scientifiques.

Réunir ces communautés dans le cadre d’une école thématique vise d’abord à rompre les isolements scientifiques en amenant à une meilleure connaissance des compétences et des apports possibles de nos partenaires scientifiques. En sortant de la zone de confort de chacun, il s’agira de faire évoluer nos raisonnements particuliers pour les intégrer dans une réflexion interdisciplinaire à la fois dans la conception des programmes (formation méthodologique, enseignement des connaissances) sur les inégalités socio-spatiales de santé et leur mise en œuvre. Enfin, en raisonnant sur des retours d’expérience, il s’agira de profiter des regards croisés pour inventer des méthodes de représentation et d’analyse spatiale face aux verrous identifiés. Par exemple, en offrant un support méthodologique partagé et interactif de l’apprentissage pour la maitrise et compréhension méthodologique de l’analyse spatiale par toute la communauté interdisciplinaire.

L'école est entièrement organisée au Centre du Torrent (cf. Plan d'accès). Elle durera 5 jours et s’articule autour de 5 axes (qui ne respecteront pas la régularité d’un axe/jour) :

1. les dimensions spatiales de la santé, des enjeux aux méthodes ;
2. accès et critiques de la donnée de santé ;
3. modélisation et analyse statistique des données spatialisées ;
4. les cartes et après ?
5. initiation à la cartographie, sémiologie graphique, règle de l’art et exemples appliqués en santé.

Sachant que les membres inscrits à l’école ont pour objectif d’en ressortir avec de nouveaux savoirs et maîtrises techniques pour leur domaine d’application, nous prévoyons des interventions animées par des cours magistraux suivies de mise en application des méthodes à l’aide d’ateliers, tables rondes et sorties de terrain. Les cours magistraux occuperont plutôt les matinées.

Les ateliers « cas d’étude » pourront être traités en journée et soirée. Les participants inscriront, en face des méthodes envisagées par les organisateurs leurs cas d’étude. Des tables rondes pourront aussi être animées en soirée après le diner.

Une sortie de terrain en journée est prévue comme lieu d’échange informel d’une part pour la sensibilisation aux risques, la prise de conscience d’un phénomène épidémique et la mise en situation et d’autre part pour l’interaction terrain et les applications techniques géomatiques autour de l’image (par exemple, application à la maladie de Lyme, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg accueillent le Centre National de Référence Borrelia).

J. Gaudart, professeur des universités-praticien hospitalier, Biostatistique, SESSTIM, Aix-Marseille

P. Handschumacher, chercheur à l'Institut de Recherches pour le Développement, IRD, Aix-Marseille

H. Lefèvre, praticien hospitalier, Santé publique, Hôpitaux universitaires de Strasbourg

M. Mielcarek, ancien interne de santé publique, Hôpitaux universitaires de Strasbourg

A. Quesnel, chercheur, Géographe, Centre hospitalier universitaire de Lille

EA. Sauleau, professeur des universités-praticien hospitalier, Biostatistique, ICube, Strasbourg

Fin des inscriptions 13 mai

École : 20 au 24 mai